Et je pensais à Camille. Je me souviens de notre première rencontre, c’était encore à Uccle, il y a des mois. Un subtil mélange de timidité et d’assurance, d’insouciance et de maturité… c’était plaisant de les écouter. Au fil de la grossesse, c’était gai de découvrir leur histoire d’amour. Ensemble depuis les bancs d’école, ils avaient 15ans à l’époque. Le 25 février dernier, c’était leur 18ans d’amour. Lui, grand romantique, aspirait à ce que leur poupée fasse son entrée ce jour-là… évidemment !

Mais Nayra avait son programme. Après une grossesse sereine, une préparation à la naissance avec Ode à la naissance en virtuel, les cercles corps-cœur-conscience d’Eclore, la sophronaissance entre femmes, le watsu, Camille avait tout préparé, pensé, abordé, projeté ! Je la sentais solide dans son projet et dans son parcours. Après les routes sinueuses de l’endométriose, la découverte de son corps, la prise en main de sa santé, l’appropriation de sa fertilité, elle a fait un gros fuck (c’est elle qui dit ça, pas moi hein ) à sa sentence « vous ne guérirez jamais madame et n’aurez jamais d’enfant naturellement ».

Nayra s’est lovée au naturel dans son ventre et elle voulait qu’elle voit le jour tout pareil ! La même énergie d’amour à l’entrée qu’à la sortie nous dit Ina Mya Gaskin, vous vous souvenez ?

Alors on attendait… 40 semaines, 41 semaines, 1 jour, 2 jours, 3 jours, 4 jours… date de déclenchement posée mardi. Et puis, lundi, vers 5h du matin, appel d’Aushim tout désolée de nous réveiller : « Dans votre fiche il est mis qu’après 2h de contractions régulières toutes les 3-4 minutes, il faut vous appeler, alors voilà »… et Camille en back nous faisant comprendre, ses sons étaient sans équivoque, c’était le grand jour.

Vers 5h20, je les entends se garer… puis crier… tout comme les voisins j’imagine… C’était intense, très puissant ! Elle se mit à 4 pattes dans le salon, se pencha sur le divan et entre 2 vagues me regarda dans les yeux et me dit sur un ton titubant « ça y est, c’est parti comme ça pour 13h !!?? »… Que lui dire… si ce n’est de plonger encore et encore, de libérer tout ce qu’il y a de mémoires et d’ouvrir, d’ouvrir grand… Elle enchainait les OUI et les larmes, les yeux sortant par moment de ses orbites (je la cite encore ), 2 ou 3 contractions transcendantes, pour le corps c’est un feu d’artifice, pour l’âme c’est une rencontre, pour nous c’est un spectacle sans superflu, l’assignation de la VIE qui nait… et Nayra arrivera à 7h55 en prenant son air avant même de sortir son corps. C’était juste magnifique ! Le SMUR devant la porte pour au cas où, en descendant elle nous montrait qq signes de fatigue et une sécurité en plus était optimale.

Ils sont restés 3 jours et 2 nuits à la maison de naissance. Comme pour tout le reste, Camille voulait s’assurer un démarrage doux de l’allaitement avant de rentrer à la maison. C’était bon de les cocooner et de leur préparer de bons petits plats pour des débuts harmonieux. Je les regardais et je me disais que c’était exactement ça le rêve d’Eclore, la vision ou la mission, le why ou le cap : des parents bien entourés, empowerés, des bébés considérés et dorlotés… un début de vie dans la douceur, la conscience et l’amour. Il y a plusieurs professionnels qui ont contribué à ce joyeux parcours : Anne la gynéco rassurante et encourageante, Gilles l’ostéo acuponcteur qui libère ce qu’il faut quand il faut, Camille la reflexio-psy qui aligne et fait circuler… Merci à tout ce petit monde, à cette toile d’humanisation des naissances ! Merci à Camille et Aushim, à Nayra. Que l’amour puisse éclairer vos premiers pas de parents !

Stéphanie