Certaines histoires commencent dès le tout début , avant même que les battements de cœur ne se fassent entendre, ils sont déjà là, tout frétillants à l’idée d’attendre un bébé, tout vacillants à l’idée de devenir parents !

Elle, dès le départ, elle savait ! Elle voulait vivre une naissance physiologique, elle voulait un cadre chaleureux, elle voulait des gens qu’elle connaissait pour l’accompagner avec le plus d’humanité possible. Lui, il n’était pas contre, évidemment, mais le côté extrahospitalier a dû se faire apprivoiser avant d’être 100% son projet.

Les mois ont passé, les liens se sont tissés, l’intimité s’est invitée !
Et les 40 semaines pleines d’un bébé joufflu et d’une maman qui voudrait que ça se passe ont sonné… Echographie de contrôle à 40SA, on nous annonce un bon gros bébé… l’assistante gynéco nous appelle pour nous dire que c’est un P98, càd un bébé dont seulement 2% de la population bébé serait plus grosse que lui… évidemment, ça la fout mal, le cadre d’inclusion d’un accouchement extrahospitalier est questionné… jusque-là, nous acceptions en dessous de P97… Ici, on déborde un chouilla… Mais pourtant, à la palpation, on n’en a pas l’impression, dans le ressenti maman non plus… Mais tout de même, il faut cadrer… Un percentile… est-ce une valeur fiable pour décider ? on sait qu’il y a 10% de marge d’erreur sur ces mesures… et dans ces cas-là, pas simple de trouver un interlocuteur, c’est à nous seules que revient la décision. Notre maison de naissance, notre patiente, nos règles… ouais mais on aurait bien aimé une discussion avec collègue gygy sur le coup 
Qu’elle accouchera bien, on en a aucun doute ! Mais ce P98 vient nous dire qq ch, on ne peut faire l’autruche… On en parle avec eux et on leur propose de déplacer le projet « maison de naissance » tant attendu à « plateau technique » qui peut être tout aussi joyeux et intimiste. Après un temps de digestion, les voilà parties prenantes du nouveau plan: on fera le travail chez Eclore et ready to push on se rendra à Saint Elisabeth.

Quelques jours d’attente encore et voilà les premières vagues… 22h, ça se cherche… « Essayez de vous reposer ». Avec ces phrases, on voit toujours un doux mélange de désespoir et d’espoir dans le regard des femmes, un truc qui dit « ah je ne suis pas folle, ça vient me chercher, et aïe, si c’est pas encore ça, ben comment je vais faire moi pour la suite »… ouais… pas simple… positions, chaleur, douceur, musique, chat… espérons que le repos puisse vous cueillir!

3h du matin, ça ne se calme pas… j’arrive… je veille… pour moi on n’est pas encore vraiment dedans mais pour elle c’est déjà si intense. Elle gère avec ses sons et son tendre mais allons chez Eclore, voyons si le cocon peut lui permettre de basculer. 4h, 5h, 6h, 7h, 8h, 9h… ça avance, mais tout doucement. Pour elle c’est vraiment beaucoup… elle a envie de partir, elle a envie de l’hôpital, elle a envie d’une péri, elle fait le deuil jusqu’au bout de ce projet physio, inclusion ou exclusion, « je veux y aller », son corps et son bébé ont besoin de repos pour pouvoir avancer plus loin.

On transfert, Maïté nous rejoint à Saint Elisabeth, elle prend la relève, toute fraîche d’une énergie matinale. Le bain, encore la respiration, les sons… 9h, 10h, 11h, 12h… elle ne peut plus, sa péri elle la veut et la reçoit ! La pause tant attendue, la détente profonde de chez profonde des muscules, de péri à rachi, oups, mais un col qui finit par s’ouvrir… 13h, 14h, 15h… la SAINTE poussée la voilà, les sensations qui reviennent… On cherche la pause permettant de sentir et de guider au mieux cette petite tête… et finalement, assez rapidement, elle trouvera, elle accompagnera et voilà, en quelques poussées, Naémie, votre jolie chérie tant attendue, votre miche de pain de seulement… 3,8kg… non ce n’est pas le P98 attendu mais une petite demoiselle dodue à merveille !

Bienvenue dans ce monde petite gazelle ! Merci à toi d’avoir mis tes parents sur nos chemins, c’était encore une fois une belle histoire d’amour et de naissance à accompagner ! 

Stéphanie

PS : pour répondre à ta lettre Morgane, pour le 2ème, oui ! on sera là  Avec joie